mardi 22 avril 2014

Comment la performance des entreprises évolue-t-elle au fil du temps ?



De nombreuses études ont été menées sur l'évolution de la performance des entreprises. La plupart d’entre elles aboutissent à la même conclusion …

L’évolution de la performance des entreprises
L’écart entre les entreprises les plus performantes et les entreprises les moins performantes s’accroît-il au fil du temps ? Se réduit-il ? Reste-t-il stable ? Pour répondre à cette question, Anita McGahan a commencé par répartir 13.500 entreprises américaines en trois catégories : les entreprises les plus performantes (le premier quart), les entreprises moyennes (les 50% suivants) et les entreprises les moins performantes (le dernier quart). Puis, elle a observé la manière dont la performance de ces trois groupes d’entreprises a évolué sur une période de dix-sept ans.

Des résultats contrastés selon le niveau de performance initial
Les résultats pour le groupe des entreprises les plus performantes montrent que seules 77 % d’entre elles parviennent à le rester sur le long terme. 18% deviennent moyennes et 5% rejoignent le groupe des entreprises les moins performantes. Comme expliquer ce phénomène ?

Lorsqu’une entreprise connaît le succès, ses concurrents font tout pour la copier. Ils demandent à des consultants de disséquer son fonctionnement et cherchent à débaucher ses meilleurs employés. Au fil du temps, de nouveaux « business models » émergent et finissent par rendre le sien obsolète. Conserver une longueur d’avance devient rapidement une gageure !

Notons que cette tendance concerne les petites et les grandes entreprises. Par exemple, seules dix-neuf entreprises du classement Fortune 100 de 1965 figuraient encore dans le classement de 2005. Quinze entreprises étaient parvenues à se maintenir dans le classement Fortune 500 et les soixante-six autres avaient totalement disparu (suite à une faillite ou à un rachat).

Qu’advient-il des entreprises les moins performantes ? De manière assez symétrique, seules 78% d’entre elles le restent. 20% deviennent moyennes et 2% deviennent même très performantes. Ce phénomène s’explique de la manière suivante. Les entreprises en situation d’échec subissent une forte pression pour éviter la faillite. Il leur faut impérativement se restructurer ou innover. Dans un certains nombre de cas, elles y parviennent … et leur niveau de performance s’améliore.

Quels enseignements ?
Les résultats de cette étude reflètent un phénomène appelé « régression vers la moyenne ». Le niveau de performance des entreprises n’est pas stable au fil du temps. Il a plutôt tendance à se rapprocher de la moyenne. C’est une mauvaise nouvelle pour les entreprises les plus performantes … mais plutôt une bonne nouvelle pour les entreprises les moins performantes !

On peut remarquer que les entreprises dont les niveaux de performance sont les plus extrêmes sont les plus sensibles à la « régression vers la moyenne ». Il faut donc s’attendre à ce que la performance des « success stories » actuelles décline le plus fortement. A l’inverse, il est probable que la performance des entreprises en mauvaise santé s’améliore peu à peu (si elles parviennent à survivre …) !