mardi 26 mai 2015

Qu’est-ce que le mythe du garage ?



Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les entreprises ne naissent pas dans des garages … mais dans d’autres entreprises !

Le mythe du garage

La Silicon Valley est née dans le garage de William Hewlett et David Packard à la fin des années 1930. Au fil du temps, le garage où a été fondé Hewlett-Packard est devenu mythique. Le message véhiculé par le mythe du garage est simple : un individu isolé peut réussir (envers et contre tout …) grâce à son talent et à sa puissance de travail.

Comme l’ont montré Pino Audia et Chris Rider, ce message est trompeur. Les entrepreneurs à succès sont peut-être talentueux et travailleurs. En revanche, ils sont rarement isolés. Avant de créer leur entreprise, ils ont souvent travaillé dans d’autres entreprises.

Cette expérience leur a donné trois atouts par rapport aux autres entrepreneurs :
  • la confiance dans leur capacité à fonder leur entreprise ;
  • les connaissances nécessaires pour repérer les meilleures opportunités ;
  • le réseau permettant de développer leur entreprise. 

L’exemple d’Apple
Les exemples d’entreprises fondées dans un garage … par des entrepreneurs qui travaillaient dans d’autres entreprises sont innombrables. Le cas d’Apple est bien connu. Cette entreprise a été fondée en 1976 par un employé de HP (Steve Wozniak) et un employé d’Atari (Steve Jobs) … frustrés que leurs employeurs aient rejeté leur projet de micro-ordinateur. Le fait de travailler au développement d’Apple (dans leur garage …) ne les a pas empêchés de conserver leurs postes chez HP et Atari pendant plusieurs mois.

Quels enseignements ?
En bref, le mythe du garage ne reflète pas la réalité. Le processus de création d’entreprise est beaucoup plus « social » qu’on le pense. Les grandes entreprises servent d’incubateurs aux projets de leurs employés. Plutôt que de laisser partir leurs employés les plus « entreprenants », elles devraient apprendre à tirer profit de ce foisonnement d’idées.

mardi 12 mai 2015

Pourquoi faut-il instaurer un droit à l’erreur dans les entreprises ?



Si les entreprises veulent innover, elles doivent impérativement instaurer un droit à l’erreur.

Une histoire qui se termine mal …
Dans une PME française d’une centaine de salariés, trois ingénieurs proposent au dirigeant de développer un nouveau modèle d’imprimante. Le dirigeant leur donne son accord. Après neuf mois de travail acharné, le nouveau produit est au point. Il est commercialisé … mais ne rencontre pas le succès escompté. La décision du dirigeant ne se fait pas attendre : il licencie les trois ingénieurs. Un an plus tard, il s’étonne que personne ne lui propose plus de projet innovant …

Instaurer un droit à l’erreur

Comme l’a rappelé Julien Cusin, on ne peut pas innover sans mener d’expérimentations. Les échecs sont alors inévitables. Si les dirigeants stigmatisent ceux qui échouent, ils refuseront d’en parler … et l’entreprise ne pourra pas en tirer les enseignements. Pire, ils seront paralysés par la peur de l’échec et ils ne proposeront plus de projets ambitieux. Après le licenciement de leurs trois collègues, il ne faut pas s’étonner que les ingénieurs de la PME aient hésité à proposer des projets au PDG.

Lorsqu’elles sont confrontées à un échec, la plupart des entreprises cherchent un bouc émissaire. Ce n’est pas forcément la bonne solution … Pour promouvoir une culture de l’innovation, leurs dirigeants doivent impérativement instaurer un « droit à l’erreur ». Pourquoi ce droit est-il aussi peu répandu ? Peut-être parce que les dirigeants ne savent pas toujours bien distinguer les échecs qui doivent être sanctionnés de ceux qui sont une source d’apprentissage. Ils préfèrent alors punir tous les échecs !

Une question de culture ?
Le « droit à l’erreur » est plus répandu dans certains pays que dans d’autres. Après avoir quasiment mis Vivendi en faillite, Jean-Marie Messier a dû s’expatrier aux Etats-Unis pour entamer une seconde carrière. Comme il l’a raconté : « L’Amérique est vraiment le pays de la seconde chance. J’ai pu personnellement le vérifier. Quand je suis allé voir le patron d’une banque d’affaires spécialisée dans les médias pour lui parler de mes projets, je suis ressorti avec un chèque … ‘Vous n’avez pas piqué dans la caisse’, m’a-t-il dit. ‘Celui qui connaît un échec et est capable de rebondir en ressort meilleur.’ »

Aux Etats-Unis, l’échec est considéré comme une source de progrès. En France, il est vilipendé. Il ne faut alors pas s’étonner que les entrepreneurs (et les managers) français hésitent souvent à faire preuve d’audace …